AMOS GITAI
al 18 avril 22
Promised lands est le titre de l’installation vidéo de l’artiste et réalisateur international Amos Gitai, soutenue par la municipalité de Florence et organisée par l’association MUS.E en collaboration avec AGAV Films grâce à Toscana Energia. L’exposition sera installée du 25 février au 14 avril dans la Sala d’Arme du Palazzo Vecchio en parallèle de la Conférence internationale des maires des villes méditerranéennes prévue du 25 au 27 février à Florence. (L’exposition sera ouverte au public à partir du lundi 28 février).
Créée ad hoc pour le cadre florentin en combinant des extraits musicaux, des projections d’images et des lectures de textes, trouvant leur place sur les grands murs de la Sala d’Arme, Promised lands est un dialogue imaginaire entre les protagonistes des productions créées par Amos Gitai au cours de sa carrière. A partir de son œuvre théâtrale et cinématographique, il évoque les destins humains, l’histoire et le présent dans les différentes langues parlées dans le bassin méditerranéen.
Quel est le point commun entre The War of the Sons of Light Against the Sons of Darkness (1992, 2009), Yitzhak Rabin, Chronicle of an Assassination (2016, 2018, 2021), Letter to a Friend from Gaza (2019) et Interior Exiles (2020) ? Ce voyage à travers les époques et les langues parlées en méditerranée est une réflexion politique et poétique sur les destins humains contemporains et la possibilité de vivre ensemble. Des diffusions sonores avec les voix de Jeanne Moreau, Pippo del Bono, Nataie Dessay, Juliette Binoche, Yael Abecassis, Him Abbas, Makram Khouty, accompagneront les visiteurs dans cette expérience immersive, amplifiée par la présence d’une série de photographies descendant du plafond.
Sur les murs de la Sala d’Arme, les visiteurs verront en boucle des extraits de la correspondance entre Efratia Gitai (1994-2003), la mère d’Amos et son père Elihau, tirés du long métrage Lullaby to my father, dans lequel le réalisateur retrace la vie de son père Munio. Ils écouteront également les lettres de la prison d’Antonio Gramsci, interprétées par Pippo del Bono, extraites de la pièce Interior exiles, créée par Gitai pour le Théâtre de Paris en 2020. Ils verront ensuite des extraits de Tsili, un film inspiré du roman autobiographique d’Aharon Appelfeld qui raconte l’errance de personnages plongés dans le cauchemar de la guerre. Puis, des extraits de Kippur seront projetées, un long métrage dans lequel le réalisateur raconte son expérience dramatique pendant la guerre du Kippour. Field diary, un film-journal tourné dans les territoires occupés avant et pendant l’invasion du Liban fait, fait également parti de l’exposition. Parmi les œuvres de Gitai, les visiteurs retrouveront Ananas/Pineapple, un documentaire dénonciateur et The war of the sons of light against the sons of darkness, basé sur The Jewish war, de l’historien antique Flavius Josephus, avec Jeanne Moreau dans le rôle de Flavius Josephus. The Book of Amos aura également sa place dans la sale, filmé dans une rue de Tel Aviv, des acteurs et actrices israéliens et palestiniens jouent le rôle du prophète Amos et donnent une voix moderne, en hébreu et en arabe, à son ancienne dénonciation de la corruption et de l’injustice sociale.
Suivi par Kedma, qui tire son nom du bateau rempli de survivants de l’Holocauste se rendant en Terre promise à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et Golem, the spirit of Exile, un film qui étudie les significations contemporaines du livre de Ruth dans la Bible. L’exposition se termine par Yitzhak Rabin: Chronicle of an Assassination, sur l’assassinat du Premier ministre israélien le 4 novembre 1995 après une manifestation pour la paix et contre la violence à Tel Aviv.
Un voyage immersif à travers les œuvres de l’artiste et cinéaste israélien qui, grâce à sa riche production théâtrale et cinématographique, parviendra à entremêler les destins humains, l’histoire et le présent dans les voix de la Méditerranée.
Vidéos projetées sur les murs de la Sala d’Arme :
Lullaby to my Father, 2012
Tsili, 2014
Interior Exiles, 2020
Kippur, 2000
Field Diary, 1982
Pineapple, 1983
The War of the Sons of Light against the Sons of Darkness, 2009
The Book of Amos, 2012
Kedma, 2002
Golem, The Spirit of Exile, 1991
Yitzhak Rabin: Chronicle of an Assassination, 2016
Amos Gitai est né en 1950 à Haïfa (Israël), fils de Munio Weinraub – architecte formé au Bauhaus qui a fui le régime nazi en 1933 – et de l’intellectuelle et enseignante Efratia Gitai, spécialiste laïque des textes bibliques, née en Palestine au début du XXe siècle. Il appartient à la première génération née après la fondation de l’État d’Israël, qui a également été fortement influencée par les grands mouvements de jeunesse anti-establishment des années 1960. Alors qu’il était encore étudiant en architecture, Gitai a été blessé pendant la guerre du Kippour (en 1973), lorsqu’un hélicoptère d’évacuation médicale dans lequel il se trouvait a été touché par un missile syrien. Toute son œuvre s’inspire depuis lors de ces thèmes biographiques, familiaux et générationnels, ainsi que du traumatisme subi pendant la guerre et d’un sentiment de victoire sur la vie. Après avoir obtenu un doctorat en architecture à l’université de Berkeley (Californie), Amos Gitai consacre son premier film, House (1980), à la construction d’une maison à Jérusalem Ouest. Ce documentaire, que la télévision israélienne refuse de diffuser, établit la relation antagoniste du cinéaste avec les autorités de son pays, qui sera bientôt exacerbée par la nouvelle controverse provoquée par le film Field Diary (1982). Gitai s’installe à Paris et réalise plusieurs films, tant de fiction que documentaires, dont Esther (1986), Berlin-Jerusalem (1989) et Golem, the Spirit of exil (1991). Amos Gitai est retourné en Israël en 1993, l’année de la signature des accords de paix à Washington, promus par Yitzhak Rabin. Il a réalisé une trilogie de trois villes : Devarim, filmé à Tel Aviv (1995), Yom Yom, à Haïfa (1998) et Kadosh, à Jérusalem (1999). Entre 1999 et 2020, quatre de ses films ont été présentés en compétition au Festival de Cannes (Kadosh, Kippour, Kedma et Free Zone), et huit autres au Festival de Venise (Berlin-Jerusalem, Eden, Alila, Promised Land, Ana Arabia, Rabin, The Last Day, A Tramway in Jerusalem et Laila in Haifa). En 2010, il a publié la correspondance de sa mère Efratia, qui a été lue par Jeanne Moreau à l’Odéon-Théâtre de l’Europe et sur la radio France Culture. En avril 2018, le cinéaste a fait don à la Bibliothèque nationale de France (BNF) de l’ensemble de ses archives papier et numérique, soit près de trente mille articles sur Yitzhak Rabin. Le cinéaste israélien a reçu de nombreux prix, notamment un Léopard d’honneur pour l’ensemble de sa carrière à Locarno (2008), le prix Roberto Rossellini (2005), le prix Robert Bresson (2013) et le prix Paradjanov (2014). Il a reçu les distinctions d’Officier des Arts et Lettres et de Chevalier de la Légion d’honneur. En 2019, il a été nommé Grande Ufficiale dell’Ordine della Stella d’Italia. Des rétrospectives de ses œuvres complètes ont été présentées dans de nombreuses institutions à travers le monde : Centre Pompidou ; Cinémathèque française ; Cinémathèque de Jérusalem ; Museum of Modern Art (MoMA, New York) ; Lincoln Center (New York) ; British Film Institute (Londres) ; Museo Reina Sofía (Madrid) ; Mostra Internacional de Cinema de São Paulo ; State Film Museum (Moscou) ; Japan Film Institute (Tokyo), Kolkata International Film Festival.
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Promue par Comune di Firenze
Organisée par MUS.E
En collaboration avec AGAV Films
Sponsor Toscana Energia