EXPOSITIONS Forte di Belvedere

Rä di Martino

BILLETS à partir de€ 0,00
dal 18 juin 22
al 02 octobre 22
L’un des artistiques les plus appréciés au niveau national et international, Rä di Martino, est le principal protagoniste de l’exposition d’été du Forte Belvedere. Play It Again inaugure un nouveau parcours scientifique au Forte Belvedere sous la direction du Museo Novecento, qui poursuit la délocalisation des propositions à l’extérieur du musée situé Piazza Santa Maria Novella.
Horaires
01 juin - 30 septembre
LUN 
Fermé
MAR 
10:00 - 20:00h
MER 
10:00 - 20:00h
JEU 
10:00 - 20:00h
VEN 
10:00 - 20:00h
SAM 
10:00 - 20:00h
DIM 
10:00 - 20:00h
Via San Leonardo, 1 Firenze
Billets
€ 0,00
Entrée gratuite
€ 5
Visite guidée et activité
€ 2,50
Visite guidée et activité (par personne pour les résidents de la ville de Florence)
Fermé le lundi (sauf lundi 15 août). Partiellement accessible aux visiteurs en situation de handicap moteur.

La saison des expositions est de retour au Forte Belvedere avec un programme entièrement consacré aux artistes qui se sont distingués dans le domaine de la photographie et de la vidéo, comprenant des documents d’archive et de nouvelles productions. Du 18 juin au 2 octobre, le Forte Belvedere accueillera les expositions Play It Again, spectacle de Rä di Martino, un projet du Museo Novecento sous la direction de Sergio Risaliti, et FOTOGRAFE ! organisée par Emanuela Sesti et Walter Guadagnini, présentée et promue par la Fondazione Alinari per la Fotografia et la Fondazione CR Firenze, en collaboration avec la municipalité de Florence. Cette dernière exposition, réparti sur deux sites, entre le bâtiment du Forte Belvedere et la Villa Bardini, a pour protagonistes absolus les femmes photographes d’hier et d’aujourd’hui, dans un parcours unique, riche et évocateur, qui voit se côtoyer des œuvres originales des Archives Alinari et des productions contemporaines.

L’un des artistiques les plus appréciés au niveau national et international, Rä di Martino, est le principal protagoniste de l’exposition d’été du Forte Belvedere. Play It Again inaugure un nouveau parcours scientifique au Forte Belvedere sous la direction du Museo Novecento, qui poursuit la délocalisation des propositions à l’extérieur du musée situé Piazza Santa Maria Novella.

Ce choix s’inscrit dans la ligne du programme scientifique entrepris ces dernières années par le Museo Novecento, qui a toujours fait coïncider les expositions consacrées aux grands artistes du XXe siècle avec la découverte et la valorisation des jeunes artistes de notre temps, en encourageant les productions contemporaines et en accordant une attention particulière aux langages de la photographie et de l’installation vidéo.

Les œuvres de Rä di Martino sont habitées par des personnages de la culture pop qui semblent resurgir d’un coin de notre mémoire alors que nous les pensions enfouis. Ils réapparaissent, presque au hasard, sous la forme de caricature de leur ancien aspect, entre le grotesque et le pitoyable, donnant vie à cette sorte d’archéologie de la mémoire de la culture de masse. Ces personnages, presque les « héros » de notre enfance, sont catapultés dans des décors intemporels ou non historiques, voire dans des contextes totalement différents, résultat d’un citationnisme cinématographique ironique. C’est ainsi qu’intervient l’élément perturbateur, ou plutôt déstabilisant, qui, après une première attirance, désoriente le spectateur. Les citations cinématographiques et hollywoodiennes ne se limitent pas aux décors ou aux lieux, mais se traduisent également par les techniques de tournage ou d’éclairage utilisées. Hollywood est une source d’inspiration continue pour l’artiste, pour la vision consumériste des productions cinématographiques à grande échelle qui infectent la société qui les apprécie, rappelant les idées du pop art d’Andy Warhol. Ayant toujours été influencé par les dispositifs pour filmer, l’art de Rä di Martino semble traduire une sorte de kitsch d’éléments plus raffinés déduits de l’environnement cinématographique, tels que les bandes sonores d’art et d’essai, sans toutefois jamais verser dans le mauvais goût réel, mais plutôt en le transformant en quelque chose de raffiné et de conceptuel. La musique est un autre point fondamental de l’art de Rä di Martino, qui réussit à désorienter l’observateur. L’effet aliénant est l’un des traits distinctifs de l’œuvre de l’artiste italien, également obtenu par une utilisation impropre et imparfaite des effets spéciaux. C’est un art qui trompe et enchante celui de Rä di Martino, nous laissant perdus dans les méandres de notre mémoire fragmentaire, rapprochés de certaines références puis privés de celles-ci.

Comme l’écrit Esther Coen : « Rä di Martino appartient à une génération qui suit celle des premières expériences, des premières rencontres avec les nouvelles structures technologiques ; avec l’informatique ou la biotechnologie. Rä explore les territoires d’hypothétiques galaxies et de planètes lointaines, d’ombres humaines découpées et soutenues sur la croûte lunaire, de tribus réinventées dans un futur où les formes et les expressions de l’univers terrestre jaillissent parmi des couleurs numériques envoûtantes et phosphorescentes, se déplaçant dans des paysages esthétiquement enchantés. Une réinvention du monde futur qui récupère des fragments du passé, qui de l’étranger cherche la psyché vibrante de l’origine, dans un dialogue moderne aux fondements platoniciens ».

L’exposition Play It Again se déroule sur deux étages à l’intérieur du bâtiment du Forte Belvedere. Quatre vidéos seront présentées dans les grandes salles évocatrices de l’étage inférieur du bastion, dont trois ont été choisies parmi celles réalisées par l’artiste depuis 2014, tandis que The Laughing Dice a été réalisé ces derniers mois pour être présenté ici. La vidéo présente un plan fixe, dans lequel une série de dés sont lancés sur un fond gris – à l’intérieur d’une pièce monochrome et vide conçue en 3D. les dés présentent le visage d’un homme (l’acteur Lino Musella) sur chaque face. Chaque face se voit attribuer une émotion différente : dans l’une, il rit, dans l’autre, il pleure, dans la troisième, il fronce les sourcils. Avec le premier dé, la relation se développe entièrement entre la face du dé et le spectateur. L’acteur qui regarde dans la caméra établit un contact direct avec l’observateur, de sorte que celui-ci se sente intimement impliqué dans les émotions reflétées par le visage et les expressions de l’acteur, une sorte d’alter ego. Au fur et à mesure que les dés sont lancés, le nombre de faces en jeu augmente et donc les émotions qui interviennent également entre les dés eux-mêmes se multiplient. Un jeu du destin est créé impliquant le récit dans la vidéo et notre existence, notre biographie. Comme dans une boule de verre nous reconnaissons nos émotions et nos sentiments dans un échange réflexif continu entre les nombreuses possibilités offertes par le jeu de la vie, dans lequel nous sommes actifs et passifs. Le son est simple et répétitif, un tic toc sourd, marquant le temps lentement, et de temps en temps un sifflement lointain se joint au lancer de dés et aux grimaces. Comme de petits camées ambrés, les dés emprisonnent des visages qui rient, pleurent, se désespèrent, se mettent en colère, victimes d’un sort ou d’un deus ex machina, un marionnettiste qui a déjà écrit le scénario pour nous.

Le deuxième étage du bâtiment est occupé par une seule grande installation, construite par une combinaison inédite d’une série d’œuvres réalisées dans un passé récent, qui sont ici structurées dans un nouveau paysage, donnant lieu à une nouvelle narration. Le spectateur se retrouve plongé dans un scénario de guerre totale, entre terre et ciel, entre réalité et fiction, où de véritables chars d’assaut en bois traversent les villes du monde ou semblent occuper l’espace extraterrestre, dans une sorte de performance enfantine et quelque peu carnavalesque. L’artiste transforme la guerre en un jeu, portant un regard ironique sur les événements mondiaux, transformant un scénario de peur et d’angoisse, en une sorte de mise en scène ludique et joyeuse. Des panneaux, des toiles de fond et des supports blancs, du type de ceux utilisés habituellement dans les studios de photographie et de cinéma, créent un jeu de lumière et de reflets fantomatique et métaphysique, créant un environnement dans lequel la réalité et le monde virtuel se confondent. Sur le sol, une série de boulets de canon et de petites sphères semblent déposer à nos pieds une constellation, un univers qui semble impliqué dans le grand jeu de la guerre, ou plutôt dans le conflit présenté ici comme une catégorie de l’esprit et du cosmologique. Play It Again, comme l’indique le titre, est la mise en scène de conflits réels et fantastiques, car tout ce qui existe – les êtres humains, les dieux ou le cosmos – existe à travers des conflits et des contrastes, des guerres et des affrontements entre les opposés, une dispute continue d’éléments et de concepts qui apparaissent à la fois équilibrés, harmonieux et même beaux. En effet, comme l’a écrit Héraclite : « ce qui concorde et ce qui discorde, ce qui est en harmonie et ce qui est en désaccord ; de toutes choses une et d’une, toutes choses ».
Merci à Snaporazverein – Federica Maria Bianchi.

Crédits

Un projet du Musée Novecento
Par Sergio Risaliti
Organisé par MUS.E