EXPOSITIONS Museo Novecento

Gaetano Pesce, Maestà Tradita

BILLETS à partir de€ 4,50
dal 21 octobre 16
al 08 février 17
Gaetano Pesce inaugure à Florence les nouvelles salles d’exposition du Musée Novecento et expose sur la Place de Santa Maria Novella une sculpture monumentale consacrée à la condition des femmes d’aujourd’hui.
Horaires
01 janvier -
31 décembre
LUN 
h11.00 - 20:00
MAR 
h11.00 - 20:00
MER 
h11.00 - 20:00
JEU 
Fermé
VEN 
h11.00 - 20:00
SAM 
h11.00 - 20:00
DIM 
h11.00 - 20:00
01 octobre -
30 avril
LUN 
h11.00 - 20:00
MAR 
h11.00 - 20:00
MER 
h11.00 - 20:00
JEU 
Fermé
VEN 
h11.00 - 20:00
SAM 
h11.00 - 20:00
DIM 
h11.00 - 20:00
Complesso dello Spedale delle Leopoldine P. Santa Maria Novella 10, Firenze
Billets
€ 9,50
Plein tarif
€ 4,50
Tarif réduit (18-25 ans, étudiants universitaires)
€ 0,00
Jusqu'à 18 ans;
€ 5,00
Visite guidée et activité
€ 2,50
Visite guidée et activité (par personne pour les résidents de la ville de Florence)
La billetterie ferme 1h avant la fermeture du musée.

Du 21 octobre. L’exposition est patronnée par la Mairie de Florence et organisée par Mus.e

Gaetano Pesce inaugure à Florence les nouvelles salles d’exposition du Musée Novecento et expose sur la Place de Santa Maria Novella une sculpture monumentale consacrée à la condition des femmes d’aujourd’hui. L’exposition « Maestà Tradita » (Majesté trahie), qui est patronnée par la Mairie de Florence et organisée par Mus.e avec la consultation artistique et historique de Sergio Risaliti et Vittorio Sgarbi, est ouverte du 21 octobre 2016 au 8 février 2017. Dès la fin des années 60, l’artiste, designer, architecte et créateur d’icônes de notre époque – telles quelles la célèbre Up – a placé au centre de sa recherche interdisciplinaire la femme et l’univers féminin, en reliant ainsi dans cette intuition les aspects les plus profonds et archaïques de la femme à la réalité sociale, politique et économique de nos jours. Anthropologie, histoire de l’art, sociologie, folklore, bio-politique, géopolitique : l’approche de Gaetano Pesce embrasse toutes les techniques, ainsi que des sources culturelles différentes, pour réinventer en forme fantastique des expériences et des informations. L’artiste utilise les images et les matériaux avec une liberté expressive et iconographique extraordinaires. D’après Pesce : « … la multidisciplinarité artistique fait partie de notre époque … elle n’aime pas les hiérarchies entre les différents langages de l’expression… La créativité ne tient plus à la cohérence… Les langages immédiatement reconnaissables ne sont plus intéressants et font partie du passé… La complexité de notre époque réfléchit une diversité de valeurs, même contradictoires, qui sont à la base du pluralisme, de l’incohérence et du comportement varié. La nature féminine, avec tous ses volets, coïncide avec l’être de notre époque : c’est pourquoi je pense que la femme sera protagoniste de l’avenir. »

Dès le début, Gaetano Pesce a contribué à abolir les frontières entre architecture, art et industrie, en créant un univers évocateur de projets et d’objets, qui sont devenus des icônes de la créativité et sont désormais reconnus et analysés dans le monde académique et pas seulement. Les œuvres « multidisciplinaires » de Pesce, en effet, font partie de collections permanentes des institutions culturelles les plus importantes. Exposées dans les musées américains les plus prestigieux, du MOMA au Met, les œuvres de Pesce ont été également exposées partout en Europe, du Centre Pompidou de Paris au MAXXI à Rome.

Sur la Place de Santa Maria Novella, reliée à la façade magnifique de la basilique – qui a été projetée par Leon Battista Alberti sur une ancienne structure – Pesce exposera une sculpture inédite, spécialement conçue pour l’espace public et en relation avec le cadre historique, artistique et religieux. Cette sculpture monumentale représente une femme enroulée dans un long manteau, une sorte de mater matuta (comme celle qui se trouve au Musée Archéologique de Florence) qui est aussi un archétype inspiré de la « Majesté » chrétienne (l’iconographie de la Vierge au trône). La sculpture est ainsi une version contemporaine de la célèbre « Madonna Rucellai » commissionnée en 1285 à Duccio di Boninsegna par la Confrérie des Laudesi pour la chapelle de la compagnie dans Santa Maria Novella, déplacée ensuite à la fin du XVI siècle dans la Chapelle Rucellai de l’église Dominicaine, et finalement déplacée aux Uffizi au XX siècle. La Maestà Tradita est assise sur un trône qui est lui-même posé sur un grand piédestal. La femme, reine et mère, est représentée avec de clairs signes de souffrance. Le manteau se fait corps aussi, un corps entièrement nu, en peau nue. Cependant, le corps est écorché et flagellé, la chair nue exposée et marquée avec des signes d’abus et de violence, autant physique que mentale. Une grande sphère lourde en métal rouillé est liée au pied droit de la femme avec une grosse chaine, symbole de l’esclavage qui aujourd’hui encore oppresse des milliers de femmes partout dans le monde. La composition de la sculpture propose en version plus moderne les formes de la célèbre œuvre Up, une réinvention des Venus paléolithiques qui symbolisaient la fertilité et le caractère sacré, en reliant les puissances de la Terre et du cosmos. À coté de la façade de Santa Maria Novella, la Maestà Tradita s’impose en tant que monument pour la « libération » de la femme et de la nature féminine, comme un manifeste et un « j’accuse » d’une nouvelle civilisation et comme une condamnation du monde masculin qui ne cesse de trahir, vexer et violer le caractère sacré du corps féminin et de sa chair nue, en l’obligeant à supporter la peine « d’être femme », ainsi que des expériences de commercialisation, de manipulation et de mise en marge insoutenable.

Dans le Musée Novecento, le parcours de l’exposition se déroule entre les nouvelles salles et la Chapelle intérieure en proposant une expérience à la fois performative et anthologique. Avec trente dessins, dont beaucoup inédits, l’exposition représente l’évolution des années 60 jusqu’à nos jours du sujet crucial de l’œuvre de l’un des majeurs interprètes de l’art et de l’architecture modernes, c’est-à-dire le sujet de la femme en tant que centre de l’univers, et du féminisme en tant que force créative absolue. Chaque salle se présente comme une installation multidisciplinaire qui, par le biais de parfums, de substances liquides, de sons et d’autres éléments, raconte la difficulté d’être femme dans un monde toujours dominé par la nature homogène et conservatrice de l’homme. L’exposition propose plusieurs expériences performatives qui transportent les visiteurs dans un voyage émotionnel et sensoriel développé sans rhétorique, mais plutôt avec une expressivité poétique et brutale. L’événement a donc un caractère exemplaire, puisqu’il a lieu dans la ville même où les canons de la beauté universelle ont été créés à partir de l’homme, au centre de l’univers, en exaltant la corporéité virile en tant qu’exemple de vertu et de courage, de force et d’esprit divin. Sur la place de Santa Maria Novella, la Maestà Tradita se dresse comme une image dialectique par rapport à la plupart des statues de la Renaissance et notamment par rapport aux « géants » situés en Place de la Signoria.