EXPOSITIONS Museo Stefano Bardini

Thomas Patch, Les Mémoires du Moyen Âge et de la Renaissance

BILLETS à partir de5,5
dal 03 octobre 25
al 15 décembre 25
ACQUISTA I BIGLIETTI
Né à Exeter en 1725, il s'installa à Florence en 1755, après une période romaine marquée par une expulsion papale, et fit de la ville sur l'Arno sa patrie d'adoption. Figure importante de la communauté anglophone réunie autour de Sir Horace Mann, il était peintre de paysages, caricaturiste et érudit des maîtres toscans des XIVe et XVe siècles, anticipant leur redécouverte critique au XIXe siècle.
Horaires
01 juin -
30 septembre
LUN 
14:00 - 20:00
MAR 
Fermé
MER 
Fermé
JEU 
Fermé
VEN 
14:00 - 20:00
SAM 
14:00 - 20:00
DIM 
14:00 - 20:00
01 octobre -
30 avril
LUN 
11.00 - 17.00 h
MAR 
Fermé
MER 
Fermé
JEU 
Fermé
VEN 
11.00 - 17.00 h
SAM 
11.00 - 17.00 h
DIM 
11.00 - 17.00 h
Via dei Renai, 37 Firenze
Billets
€ 7,00
Plein tarif
€ 5,50
Tarif réduit (18-25 ans, étudiants universitaires) et pour les détenteurs d'au moins un des billets d'entrée ordinaires pour la Torre San Niccolò, la Torre della Zecca et la Porta San Frediano
€ 0,00
Jusqu'à 18 ans;
€ 5,00
Visite guidée et activité
€ 2,50
Visite guidée et activité (par personne pour les résidents de la ville de Florence)
La billetterie ferme 1h avant la fermeture du musée.

« Ainsi, j’ai cru devoir faire une chose agréable
aux curieux de notre histoire et utile aux beaux-arts,
en conservant au moins sa mémoire — en publiant un choix,
à titre d’essai imprimé, de têtes que j’ai soigneusement tracées et gravées,
ainsi que deux petits groupes. »

Thomas Patch, The life of Masaccio, 1770

À l’occasion du tricentenaire de sa naissance, Florence rend hommage au peintre, graveur, marchand et connaisseur anglais Thomas Patch (Exeter, 1725 – Florence, 1782) et à son profond lien avec la ville, à travers l’exposition Thomas Patch, Les Mémoires du Moyen Âge et de la Renaissance, commissariée par Giulia Coco et organisée par la Fondazione MUS.E, l’exposition est présentée au musée Stefano Bardini du 3 octobre au 15 décembre 2025, avec la coordination scientifique de Carlo Francini et Valentina Zucchi.

Né et élevé en Angleterre (à Exeter en 1725), il s’installa à Florence en 1755, après une période romaine interrompue par une expulsion papale, et fit de la ville sur l’Arno sa patrie d’élection. Il devint une figure majeure de la communauté anglophone vivante rassemblée autour de Sir Horace Mann, ainsi qu’un interlocuteur de savants, d’aristocrates et d’artistes. Peintre talentueux de vues et habile caricaturiste, il manifesta aussi un vif intérêt pour l’art des grands maîtres toscans des XIVe et XVe siècles — les « Primitifs » —, anticipant la large renommée critique qu’ils connaîtraient au XIXe siècle. L’exposition présente ses importantes publications consacrées à Giotto, Masaccio, Ghiberti et Fra Bartolomeo della Porta, ainsi que plusieurs fragments d’affresques détachés de la chapelle Manetti de Santa Maria del Carmine, sauvés par l’artiste lui-même avant le démantèlement de la chapelle et exceptionnellement exposés ici. Ces interventions précieuses ont contribué de façon significative à la diffusion du goût pour la fin du Moyen Âge et le début de la Renaissance. Grâce à ses gravures, il rendit ces chefs-d’œuvre accessibles au public européen et contribua à leur connaissance et à leur reconnaissance.

Des œuvres telles que The life of Masaccio (1770), The life of Fra Bartolomeo della Porta (1772), The life of Giotto (1772) et la série de gravures consacrée à la Porte du Paradis du baptistère de Florence (1772-1774, réalisée en collaboration avec Ferdinando Gregori), Thirty-four Engravings of the Third Gate of the Baptistery of St. John in the City of Florence, constituent des entreprises d’une importance exceptionnelle qui ont contribué à diffuser le prestige de l’art florentin au-delà de l’Italie, notamment en Grande-Bretagne.

The life of Giotto a notamment permis de conserver à jamais la mémoire des peintures de la chapelle Manetti au Carmine, qui étaient alors attribuées à Giotto et sont aujourd’hui réaffectées à Spinello Aretino. Patch n’a pas seulement reproduit les scènes et certains détails par la gravure, il a également réussi à sauver des fragments aussitôt mis sur le marché international et aujourd’hui dispersés dans des collections italiennes et étrangères. L’exposition présente une part importante de ces pièces : douze fragments des Histoires de saint Jean-Baptiste sont exposés, dont sept proviennent du Museo Nazionale di San Matteo de Pise et de la Pinacoteca Malaspina de Pavie. Cette exposition offre ainsi la rare occasion de comparer les scènes fixées par Patch aux fresques survivantes, grâce à une mise en espace particulièrement suggestive.

La présentation des œuvres éditoriales et des fragments détachés met en lumière la sensibilité de Thomas Patch, artiste raffiné, connaisseur et diffuseur, capable de propager la mémoire et le désir de Florence dans toute l’Europe. Sa figure, sous le signe du Grand Tour et en dialogue étroit avec le collectionnisme anglais, entre ainsi en conversation idéale avec Stefano Bardini, qui fonda sa carrière au XIXe siècle sur la récupération et la valorisation d’œuvres anciennes et d’affresques détachées, et à qui est dédié le musée civique.

Une série de rendez-vous spéciaux accompagne l’exposition : le dimanche 19 octobre à 11 h, Giulia Coco présentera Thomas Patch et Florence : Mémoires d’un Anglo-Florentin, un ouvrage consacré à la figure de Patch et à la communauté anglophone florentine de son époque ; le 23 novembre, également à 11 h, Juri Ciani, Maria Grazia Cordova et Giulia Vaccari (Académie des beaux-arts de Florence) interviendront lors de la rencontre intitulée « Le moulage historique en plâtre de la Porte du Paradis : conservation et nouvelles stratégies de mise en valeur », présentant le nettoyage du moulage de la Porte du Paradis de Ghiberti conservé dans le même établissement, ainsi que les deux numérisations photogrammétriques (avant et après nettoyage), enquêtes scientifiques préliminaires à la réalisation de modèles virtuels utiles à la conservation et à L’étude de l’objet ;
Enfin, le dimanche 14 décembre à la même heure, Federica Pontini, spécialiste de l’histoire et des destins des fragments staccati par l’artiste au Carmine, interviendra sur Thomas Patch et la destinée des fragments muraux détachés de la chapelle Manetti en Santa Maria del Carmine.

The events are free of charge and do not include museum admission. Booking required at info@musefirenze.it | +39 055 0541450

Par ailleurs, dans le cadre des enquêtes en cours sur le moulage de la Porte du Paradis, deux visites spéciales du moulage historique seront ultérieurement organisées à l’Accademia di Belle Arti.

Thomas Patch (Exeter, 1725 – Florence, 1782).
Brève notice biographique
Par Giulia Coco

Thomas Patch est né à Exeter, dans le Devonshire, en Angleterre, en mars 1725, huitième des douze enfants de John Patch, chirurgien, et d’Hannah Burnett. Il étudia la médecine au Devon and Exeter Hospital, puis à Londres auprès du Dr Richard Mead, un érudit et collectionneur d’art qui avait transformé sa résidence, située au 49, Great Ormond Street, en une véritable galerie d’art. C’est là qu’il découvrit la peinture et la sculpture antiques et modernes. Abandonnant ses études de médecine pour se consacrer entièrement à l’art, il partit pour l’Italie en 1746 avec Richard Dalton, dessinateur, graveur et antiquaire connu dans l’entourage de Mead. Une fois arrivé à Rome, il entra en contact avec Claude-Joseph Vernet, qui l’initia à la peinture de vues, en particulier de paysages du Latium et de la campagne romaine, très demandés par les compatriotes et les voyageurs étrangers en quête de souvenirs de leur Grand Tour.

Il se lia d’amitié avec Joshua Reynolds, qui séjourna en Italie entre 1750 et 1752 pour parfaire sa formation. Les deux hommes partagèrent un logement au Palazzo Zuccari ainsi qu’un intérêt pour la caricature, que Patch pratiquait déjà depuis ses années d’études ; il figure d’ailleurs dans The Parody of the School of Athens de Reynolds, peint en 1751.

En décembre 1755, un décret d’expulsion signé par le pape Benoît XIV et l’accusant de sodomie contraignit l’artiste excentrique à quitter Rome de manière rocambolesque. Il se rendit à Florence, où il se présenta auprès de Sir Horace Mann, le résident anglais sur place, qui devint bientôt son ami intime et son promoteur. Ce dernier le convainquit de s’établir définitivement en Toscane.

Référence pour les Anglais et les étrangers de passage à Florence — étape incontournable du Grand Tour pour les artistes et les jeunes aristocrates qui fréquentaient la demeure de Mann, le Palazzo Manetti, en via Santo Spirito —, Mann fit de Patch l’un des protagonistes de la vie culturelle et artistique de la ville, dans laquelle le peintre-graveur s’intégra brillamment. Élu académicien de dessin en 1759, il réalisa de nombreuses vues de la ville et de l’Arno avec ses ponts, s’inspirant du travail de Giuseppe Zocchi, ainsi que des caricatures de ses compatriotes, représentés individuellement ou en groupe lors de réunions conviviales au palais Manetti. Ces rencontres, liées à la franc-maçonnerie, rassemblaient également certains des intellectuels les plus brillants et influents de Florence, comme Antonio et Raimondo Cocchi, ainsi que plusieurs membres de l’aristocratie locale.

Antiquaire et marchand d’art, Patch accompagnait souvent ses compatriotes en visite aux Offices et était sollicité pour son expertise. Curieux et informé, il mit à profit ses études médicales de jeunesse pour approfondir ses recherches en physiognomonie. Il possédait une copie du XVIIe siècle des Préceptes de la peinture de Léonard de Vinci, connaissait les études de James Parsons et de Johann Caspar Lavater, ainsi que les écrits de Charles Le Brun sur la méthode pour apprendre à dessiner les passions. Il connaissait également De humana physiognomonia de Giovan Battista della Porta ; dans un autoportrait accroché chez Mann et dans une gravure, il se représente avec un visage humain et un corps de taureau, conformément à la théorie du parallélisme entre l’homme et l’animal proposée dans cet ouvrage. Enfin, dans l’une de ses caricatures de groupe, The Music Lesson (1774, Floors Castle), l’artiste se représente à l’extrême droite du tableau, montrant à un invité un dessin avec des études de physiognomonie tirées de The Rules of Physiognomy, un volume qu’il tient sous le bras. Selon un descendant du peintre rapporté au XIXe siècle, ce texte, fruit de ses recherches, ne fut jamais publié car il aurait été volé et brûlé par un comte français.

Atteint d’un infarctus en 1778, ce qui ralentit son activité, Patch subit un second accident apoplectique fatal le 29 avril 1782, alors qu’il se trouvait au Palazzo Manetti. Transporté à son domicile via Santo Spirito, il mourut le lendemain, assisté par son ami Horace Mann. Il fut inhumé à Livourne le 2 mai 1782, dans le cimetière non catholique de la ville, dans une tombe détruite au début du XXe siècle pour laisser place à de nouvelles sépultures.

Promue par la Municipalité de Florence
Commissariat : Giulia Coco
Organisation : Fondazione MUS.E
Coordination scientifique : Carlo Francini et Valentina Zucchi.