• Horaires/Billets
  • Lieu
  • Galerie
  • Mécénat
  • Contacts
  • De 13/06/2016 à 02/10/2016
    John Currin
    Paintings

    A partir du 13 juin jusqu’au 2 octobre, John Currin, l’un des artistes les plus appréciés de notre époque, sera au centre  d’un grand événement au musée Bardini de Florence. Il s’agit de la première personnelle de l’artiste dans une galerie publique italienne. Ce peintre dont la sophistication est annoncée tant par sa technique picturale que par sa culture des arts visuels, est reconnu et célébré pour ses portraits élégants autant que pour ses scènes licencieuses animées d’un réalisme sans pudeur et  interprétées avec un sens pointu de l’ironie. Currin dissimule dans ses œuvres une connaissance certaine de l’histoire de l’art et un sens raffiné de la composition. Au travers de ses atmosphères peu communes et toujours animées de sous-entendus sarcastiques ou du choix de ses sujets , qui rappellent souvent le graphisme des revues patinées ou pornographiques, l’artiste américain a su redéfinir le genre du portrait contemporain. L’interprétation qu’il fait de l’éros féminin et de la psychologie bourgeoise américaine, surréelle et grotesque, est souvent dérangeante. Cela dit, la satire qui sourd de ses œuvres n’est jamais déclamée, caricaturale ou de mauvais goût.  Ses figures, vêtues ou en pose comme des courtisanes de romans rose, ou encore semblables à des mannequins imperturbables d’une boutique qui s’adonnent avec zèle à certaines pratiques sexuelles solitaires ou de groupe, révèlent par des signes ou des expressions sans équivoque l’altération de leur état physique et psychologique.

    L’anatomie disproportionnée et déformée par les choix de perspectives, ainsi que les expressions faciales, altèrent la représentation idéalisée  du corps et du visage féminin typique de la Renaissance. En ce sens la peinture de Currin marche sur les traces des œuvres de Picasso et de Willem de Kooning plutôt que sur celles de John Singer Sargent ou de Edward Hopper. Une peinture du passé, qui se montre toujours luxurieuse, ou bien une sorte de vulgarisation raffinée de l’art figuratif classique, permet à Currin d’exalter la peinture elle-même et ainsi définir une nouvelle forme de beauté artistique nourrie d’une imagination ou d’une « manière » inédite. Ces corps et ces visages, parfois indécents, sont beaux en vertu de leur transfiguration picturale au travers de  la vulgarisation sophistiquée des codes classiques selon lesquels ils sont représentés. Dans certaines œuvres, des femmes et des hommes s’accouplent comme s’ils étaient en train d’interpréter une scène d’un film pornographique. Ces personnages vivent leur corps et leur sexualité de façon exhibitionniste. En ce sens Currin recherche et active un paradoxe : entre réalité et fiction, entre contemplation et voyeurisme, entre obscénité et raffinement, entre vérité photographique et invention figurative.

    Les figures ne sont pas alanguies ou affligées de torpeur à cause des pratiques extrêmes ni à cause de la consommation de drogues, mais plutôt pour leur décadence morale. Elles sont le prétexte artistique d’une peinture franche libérée d’une quelconque nostalgie académique et de toute aversion idéologique envers la peinture figurative. Sans jamais être dégradant, dégoutant, ou simplement prévisible, Currin touche à divers genres de la peinture, comme le portrait ou la nature morte, en utilisant différents registres, comme celui de l’obscène, du trivial, du lyrique ou du sentimental. Son habileté se manifeste à travers des touches rapides de pinceau, comme chez Frans Hals ou Manet, dans des natures mortes exécutées avec le zèle graphique qu’un peintre hollandais de la Renaissance emploierait pour des tapisseries ou des bouquets de roses d’une fraicheur impressionniste. Chacune de ses œuvres est un hommage à l’ensemble de l’histoire de la représentation européenne : de la peinture de la Renaissance (Botticelli et Cranach) au Maniérisme (Dosso Dossi et Parmigianino), de Tiepolo à Fragonard, de Courbet à Monet, mais aussi Magritte et Otto Dix, sans oublier les illustrations pornographiques de Jules Romain ou Paul Emile Becat. La nudité et les parties génitales sont exhibées avec impudeur et rendues avec la même minutie utilisée pour une chevelure, un pan de tissus, un élément de mobilier ou encore un service de porcelaine, une carafe remplie d’eau, une dinde ou un homard. Souvent, les femmes représentées en train de s’accoupler ou en simple conversation galante sourient et grognent, souffrent et jouissent en même temps et dans la même mesure. La rage et l’hystérie sont des défauts symptomatiques qui insèrent des éléments comiques au sein de compositions plus nobles. Il n’est pas rare que derrière la beauté scintillante et la sensualité luxurieuse affleure un sens de vacuité et de glaciale indifférence, comme si le bien-être et le luxe avaient rendu insensibles la peau aussi bien que l’âme et avaient transformé l’amour romantique en une consommation sexuelle apathique. Les femmes que Currin représente peuvent avoir des seins et des flancs ronds et gonflées ou, au contraire, exposer une maigreur qui annonce leur stérilité d’âme et de corps. La voracité sexuelle semble être une conséquence poussée de la frigidité morale d’une classe façonnée dans le luxe et la consommation. En même temps, on est frappés de stupeur devant le miracle de la peinture capable de fixer pour l’éternité le passage de la vie dans une expression ou dans une forme, ou encore d’implanter un sentiment de plaisir ou d’excitation, de bienveillance ou de compassion, dans une ligne, dans une couleur, gelant pour toujours un moment magique dans lequel se révèle une femme, une chose ou une expression, et qui, grâce à la peinture, se révélera pour toujours.

    Durant sa carrière, Currin a abordé des sujets nobles et triviaux de façon outrageante ou grotesque, mais toujours dans l’ambition de révéler des défauts, des vices, des fixations, des peines, les côtés pathologiques de la libido et l’aspect angoissant de l’excitation. Il inscrit chaque élément dérangeant, comme la souffrance, la douleur et l’angoisse, dans une surface picturale qui l’accompagne ou la contredit. Le coup de pinceau est parfois rapide et négligé, parfois lent et médité.

    L’exposition sera notamment composée d’une série d’œuvres inédites en Italie, qui ont été expressément choisies par l’artiste pour qu’elles dialoguent avec les œuvres du Musée Bardini, grand antiquaire et collectionneur florentin de la fin du XIX siècle. Il s’agit de portraits intimes comme ceux de sa femme, Rachel, et de ses enfants (Francis, Hollis et Flora), de portraits allégoriques (Flora, Le Pénitent, Le Hommard), de portraits féminins, (Bent Lady, Anna, Big Hands) et de nus féminins (Nu dans un miroir convexe). D’autres dessins de l’artiste dialogueront avec des dessins de Tiepolo.

    Currin se retrouvera au milieu de madones donatelliennes, petits bronzes et porcelaines, cadres entaillés, peintures du XVII siècle…

    L’exposition, organisée par l’association Mus.e et promue par la municipalité de Florence, a été réalisée sous le commissariat d’Antonella Nesi et Sergio Risaliti en collaboration avec Gagosian Gallery et avec le soutien de Faliero Sarti.

    Ingresso alla mostra incluso nel biglietto del Museo
    Horaires
    LUN 11 - 17h
    MAR Fermé
    MER Fermé
    JEU Fermé
    VEN 11 - 17h
    SAM 11 - 17h
    DIM 11 - 17h
    Billets

    € 6,00
    Plein tarif
    € 4,50
    Tarif réduit (18-25 ans, étudiants universitaires)
    € 0,00
    Jusqu'à 18 ans
    Lieu
    Museo Stefano Bardini
    Contacts

    UFFICIO STAMPA

    Opera Laboratori Fiorentini – Gruppo Civita
    Salvatore La Spina – Tel +39 055 290383 – Cell. +39  3315354957 – s.laspina@operalaboratori.com

    Barbara Izzo – Arianna Diana – Tel +39 06 692050220-258 – izzo@civita.itdiana@civita.it

    Comune di Firenze
    Elisa Di Lupo – Tel +39 055 276 8531 – elisa.dilupo@comune.fi.it

    Mus.e
    Daniele Pasquini – Cell +39 338 5375675 daniele.pasquini@muse.comune.fi.it

    Gagosian Gallery
    Matilde Marozzi – Tel + 39 06 42086498 – pressroma@gagosian.com