Depuis 2013, le Forte di Belvedere a reçu plus de 700 000 visiteurs aux expositions de Zhang Huan, Giuseppe Penone, Antony Gormley, Jan Fabre, YTALIA et Eliseo Mattiacci, s’affirmant ainsi, sous la direction artistique de Sergio Risaliti, comme un lieu d’exposition parmi les plus importants de la scène internationale. Cette année, la forteresse rouvre ses portes le 29 juin avec de grandes nouveautés, à commencer par la fusion scientifique et culturelle entre le Forte di Belvedere et le Museo Novecento, comme promis par le maire Dario Nardella. Deux nouvelles salles d’exposition seront aussi inaugurées à l’intérieur du Forte, en plus de celles de la Palazzina.

Le grand art contemporain est une fois de plus au cœur du programme estival. Jusqu’au 20 octobre, le Forte di Belvedere accueille deux artistes italiens de premier ordre : Massimo Listri, avec l’exposition A perfect day, et Davide Rivalta, avec My land, dans un projet conçu par Sergio Risaliti, parrainé par la Ville de Florence et organisé par Mus.e.

Célèbre dans le monde entier pour la qualité conceptuelle et poétique de ses images, Massimo Listri est aujourd’hui reconnu comme une autorité en photographie d’architecture et d’intérieurs, après des débuts de portraitiste. La Palazzina du Forte exposera 25 de ses photographies grand format. Dans cette galerie de vues florentines, des intérieurs uniquement, les lieux de notoriété et de beauté acclamée côtoient d’autres espaces historiques et industriels de la ville et de ses environs, dont Listri a su saisir la valeur formelle, les homologuant théâtralement à sa grammaire visuelle sans rien concéder à l’idéalisation et à la nostalgie.
C’est un registre différent qui règnera dans les salles du premier étage, siège de l’exposition A perfect day de Massimo Listri, sous la direction de Sergio Risaliti. Les œuvres de Listri capturent le regard du visiteur en le propulsant dans le théâtre de l’architecture, de la sculpture et de la peinture. À l’occasion de l’exposition au Forte di Belvedere, Listri a pris des clichés inédits du couvent San Marco, de la Galerie des Offices, du Palazzo Vecchio et de la basilique San Lorenzo, immortalisant les sublimes structures intérieures de la Renaissance florentine. La salle dédiée à la Sagrestia Nuova de San Lorenzo, chef-d’œuvre incontesté de l’architecture et de la sculpture de Michel-Ange, éveille un intérêt tout particulier.

Davide Rivalta est un artiste capable de subvertir la représentation figurative du monde animal, son genre de prédilection. Ainsi à travers ses sculptures en bronze, l’altérité du sujet, plutôt que d’apparaître reproduite selon un canevas traditionnel et imitatif, semble dégager une présence et une réalité autres. Rivalta réussit à rendre l’animal à la fois présent et distant. Buffle, rhinocéros ou loup, l’artiste les montre majestueusement étrangers grâce à un processus de formation sculpturale qui incorpore, dans un langage informe, la dimension autre de l’animal, dans son essence non humanisée, chargée de toute son énergie indomptée.
Avec le projet My land, sous la direction de Saretto Cincinelli et Sergio Risaliti, les animaux de Davide Rivalta peupleront les glacis extérieurs, entre terrasses et espaces verts : dix buffles, un aigle, un rhinocéros et deux loups. Des présences indomptées, presque intemporelles dans une invasion ‘barbare’, ‘sauvage’ de ces jardins transformés alors en espaces libres.

Cette année, les salles du sous-sol du Forte, qui s’enrichiront elles-aussi de nouveaux lieux d’exposition, accueilleront les dessins in situ de Rivalta. Les grandes silhouettes de volatiles esquissées sur les murs illustreront et intégreront le processus créatif du sculpteur, dont le trait graphique exprime à son tour la puissance de son art. Les quatre salles seront habitées par des dizaines d’oiseaux en plein vol, dans un tourbillon qui semblera s’accompagner du mouvement retentissant des corps et des ailes.

Le billet du Forte di Belvedere donne droit à l’entrée gratuite au Museo Novecento et vice versa.